Taxe de séjour : qui la paie ? Comment la régler en France

Seules quelques nuits suffisent : en France, la moindre location touristique active la taxe de séjour, qu’il s’agisse d’une chambre louée chez l’habitant ou d’une réservation sur Airbnb. Mais dans le maillage serré de ces règles, des exceptions subsistent : enfants, saisonniers, personnes en hébergement d’urgence échappent parfois à la note.

D’un village côtier à une grande ville, le montant s’ajuste au type de logement choisi. Selon la façon dont la réservation a été effectuée, le paiement peut transiter par l’hébergeur, la plateforme ou tomber directement dans l’escarcelle de la collectivité. Les propriétaires, eux, doivent reverser chaque centime collecté, sous peine de sanctions sévères en cas d’oubli ou de négligence.

La taxe de séjour en France : définition et utilité pour les voyageurs

La taxe de séjour s’impose comme un impôt local instauré à la main de chaque commune ou intercommunalité, arrimé au code général des collectivités territoriales. Depuis plus d’un siècle, ce prélèvement concerne la plupart des destinations touristiques françaises, du littoral atlantique aux Alpes, sans oublier Paris et les grandes villes.

Le principe reste limpide : chaque voyageur qui choisit un hébergement touristique, hôtel, meublé, chambre d’hôtes ou camping, doit s’en acquitter. Le tarif, fixé localement, fluctue selon la catégorie de l’hébergement, son classement et la durée du séjour. La mission de collecte revient au propriétaire, au gestionnaire ou à la plateforme de réservation, qui reverse ensuite le montant à la collectivité locale.

Trois usages principaux structurent l’affectation des recettes :

  • Promotion du territoire : la taxe alimente les actions de valorisation menées par la commune ou l’office de tourisme, pour renforcer l’attractivité de la destination.
  • Infrastructures touristiques : elle sert à entretenir, moderniser ou créer équipements d’accueil, signalétique, transports ou espaces publics utiles aux visiteurs.
  • Accueil des visiteurs : les sommes perçues contribuent à améliorer l’expérience des voyageurs, avec un impact direct sur la réputation et le dynamisme local.

Reversement à la commune, à l’EPCI (établissement public de coopération intercommunale), au département ou à la région : la taxe s’inscrit dans une logique de développement local, soutenant les acteurs du tourisme. Payer cette taxe, c’est donc participer concrètement à l’essor de la destination que l’on visite.

Qui doit payer la taxe de séjour et dans quels cas est-on exonéré ?

La taxe de séjour concerne tout voyageur qui passe, à titre onéreux, au moins une nuit dans un hébergement touristique : hôtel, location saisonnière, chambre d’hôtes, gîte, camping, résidence de tourisme, village de vacances, auberge de jeunesse, port de plaisance ou aire dédiée au tourisme. Dès lors qu’un revenu est généré, la règle s’applique.

Clients français ou étrangers, réservation directe ou par plateforme : tous sont concernés. La façon de collecter la taxe varie selon les pratiques locales et le canal de réservation. Certains hébergeurs l’intègrent à la facture, d’autres la réclament sur place, à l’arrivée ou au départ.

La loi prévoit néanmoins plusieurs exonérations, inscrites dans le code des collectivités territoriales. Sont exclus : les mineurs, les travailleurs saisonniers employés localement, les personnes hébergées d’urgence, les résidents de la commune ou encore les propriétaires occupant leur résidence secondaire. Ces dérogations, automatiques ou sur justificatif, rappellent la logique de la taxe : financer le tourisme, tout en préservant les habitants et publics fragiles.

Voici les principaux cas d’exonération prévus :

  • Mineurs : jamais concernés, quelle que soit la formule d’hébergement.
  • Travailleurs saisonniers : sur présentation d’un contrat local, pas de taxe à payer.
  • Hébergement d’urgence : exclusion automatique pour les personnes prises en charge.
  • Résidents de la commune et propriétaires en résidence secondaire : ne sont pas soumis à la taxe.

Ces règles bien balisées resserrent l’application de la taxe autour des touristes de passage.

Propriétaires et hébergeurs : quelles obligations pour la collecte et la déclaration ?

La responsabilité de collecter la taxe de séjour incombe aux propriétaires ou gestionnaires de logements touristiques, hôtels, meublés ou locations saisonnières. Ils doivent prélever la taxe auprès de chaque voyageur, puis verser l’intégralité à la commune ou à l’EPCI compétent. Pour éviter toute mauvaise surprise, un registre client, précis et à jour, est obligatoire : il recense durée du séjour, nombre d’occupants et sommes perçues.

Les plateformes de réservation, elles, jouent un rôle clé. Airbnb prélève et reverse la taxe pour ses hôtes dans la plupart des communes françaises. Booking.com ou Abritel laissent le choix à l’hébergeur, qui doit alors vérifier la configuration et, si besoin, gérer la collecte lui-même. Des outils numériques comme Happy’MR, Guest Adom ou Trippz automatisent la gestion et fiabilisent le reversement.

Les principales obligations déclaratives sont les suivantes :

  • Déclaration périodique (généralement trimestrielle) du nombre de nuitées et du montant collecté.
  • Archivage de tous les justificatifs et du registre client, en vue d’un éventuel contrôle par la commune.
  • Versement de la taxe dans les délais imposés, sous peine de pénalités et d’intérêts.

La rigueur reste de mise : la réglementation évolue régulièrement et les contrôles s’intensifient, surtout dans les secteurs très fréquentés.

Jeune touriste lisant un panneau d

Payez et enregistrez la taxe de séjour : étapes pratiques pour ne rien oublier

Le calcul de la taxe de séjour dépend de plusieurs facteurs bien précis : nombre de voyageurs, durée, type et classement du logement, sans oublier le tarif communal propre à chaque ville. Selon le cas, des taxes additionnelles peuvent s’ajouter : 10% au profit du département, voire 15% pour la taxe Grand Paris. La méthode de calcul varie également : « au réel » selon le nombre exact de nuitées, ou « forfaitaire » basée sur la capacité du logement.

Pour les propriétaires et gestionnaires, la rigueur est de mise à chaque étape. Il est indispensable d’enregistrer précisément le nombre de nuitées, le détail des voyageurs et le montant collecté dans le registre client, à conserver à disposition en cas de contrôle. La déclaration et le versement s’effectuent le plus souvent en ligne, sur le portail de la commune ou de l’EPCI.

La plupart des collectivités exigent un versement tous les trimestres, accompagné d’une déclaration détaillée. Négliger ces échéances entraîne rapidement pénalités et intérêts de retard, avec parfois une taxation d’office. Pour alléger la charge administrative, de nombreux professionnels choisissent des outils numériques qui automatisent la gestion.

Côté voyageur, le paiement de la taxe de séjour intervient généralement lors du règlement, soit directement auprès de l’hébergeur, soit via la plateforme de réservation. Un point de vigilance : le montant doit toujours apparaître clairement sur la facture, afin d’éviter toute contestation future.

Ce prélèvement, discret mais incontournable, accompagne chaque nuit passée hors de chez soi. Demain, peut-être, changera-t-il encore de visage, mais pour l’heure, il reste la petite pièce qui relie chaque visiteur au destin collectif de la destination qu’il explore.

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